
«
Ô Muhammad ! Aucune personne ne m'était
plus exécrable que toi, alors qu'aujourd'hui,
aucune personne ne m'est plus chère que
toi. »
[
Parole de Thumâma après sa conversion.
Voir la sîra d'Ibn Hishâm et AI-A'lâm
d'Az-Zarkali.]
En
l'an six de l'Hégire, le Messager de
Dieu
envoya des messages à plusieurs monarques
arabes et étrangers pour les appeler
à l'islam. Parmi les monarques arabes
destinataires de ces messages, il y avait Thumâma
Ibn Athâl ,
un des maîtres des Banû Hanîfa
et un des rois du Yamâma. Celui-ci reçut
le message du Prophète
avec arrogance
et condescendance en refusant d'y ajouter foi.
Pis encore, il s'en prit à certains compagnons
du Messager de Dieu
et les fit assassiner. À
la suite de ce crime horrible, le Messager de
Dieu
le condamna à mort et en fit l'annonce
parmi ses compagnons.
Quelque
temps après, Thumâma
partit en
pèlerinage païen à la Ka'ba.
En cours de route, et alors qu'il passait dans
les environs de Médine, un groupe de
musulmans en mission de surveillance, le fit
prisonnier et l'emmena à Médine,
sans savoir qui il était. Les compagnons
attachèrent Thumâma
dans la cour
de la mosquée en attendant que le Prophète
décide de son sort. L'Envoyé de
Dieu
ne tarda pas à venir dans la mosquée.
En voyant Thumâma il
le reconnut et dit
à ses compagnons :
–
« Savez-vous qui vous venez de faire prisonnier
? » Ils répondirent : -
« Non, ô
Messager de Dieu. » Il leur dit alors
: « C'est Thumâma
Ibn Athâl . Traitez-le avec bienveillance.
»
Il alla ensuite chez ses épouses et leur
demanda d'envoyer à Thumâma
de
la nourriture et du petit lait. Le lendemain,
il alla trouver le prisonnier et lui dit : «
Qu'as-tu avec toi, ô Thumâma ? » Celui-ci répondit : « Rien que
du bien ô Muhammad ! Si tu me tues, tu
auras tué un homme qui a du sang sur
ses mains, et si tu me pardonnes, tu auras pardonné
à un homme reconnaissant. Par contre,
si tu veux de l'argent pour mon rachat, alors tu
en auras beaucoup. »
Le Messager de Dieu
le laissa et repartit en
recommandant à ses compagnons de bien
le traiter. Deux jours après, il revint
le et lui posa la même question. Thumâma
répondit de la même manière
que la première fois. Le Messager de
Dieu
le laissa de nouveau avant de revenir le
lendemain. Il lui posa la même la question
:
« Qu'as-tu avec toi ô Thumâma
? » La réponse fut aussi la même.
L'envoyé de Dieu
se tourna alors vers
ses compagnons et leur dit :« Détachez-le
et laissez-le s'en aller. » 
Thumâma
,
libre de ses mouvements, quitta Médine.
Or, arrivé du côté d'Al-Baqi',
il arrêta sa monture et mit le pied à
terre. Il se dirigea vers une source d'eau et
se purifia pieusement.
Ensuite il rebroussa
chemin et revint vers Médine. Arrivé
devant la mosquée où le Prophète
était assis en compagnie des musulmans,
Thumâma
descendit de sa monture et proclama
le témoignage de foi. Il se tourna ensuite
vers le Messager de Dieu et lui dit :
«
Ô Muhammad ! Par Dieu, aucune personne
sur cette terre ne m'était aussi haïssable
que toi. Maintenant tu m'es la personne la plus
chère sur cette terre. Il en est de même
pour ta religion et ta ville ! » Et il
ajouta : « Ô Messager de Dieu
! Tu sais bien que j'ai fait couler le sang
de certains de tes compagnons. Que faut-il faire
pour réparer ce tort ? »
Le
Messager de Dieu lui répondit :
«
Rassure-toi, ô Thumâma. Ne te sera
fait aucun reproche, car l'islam efface ce qui
précède."
Thumâma
sourit alors et dit :
« Par Dieu, ô
Messager de D'Allah , je combattrai les païens
autant que je t'ai combattu et je mettrai ma
personne, mon épée et tous les
miens pour faire triompher ta religion. »
Il ajouta encore : « Ô Messager
de Dieu ! Lorsque tes campagnons m'ont pris,
j'étais en route vers la Mecque pour
accomplir le petit pèlerinage. Que dois-je
faire maintenant ? »
L'Envoyé
de Dieu lui répondit :
« Va accomplir
ton petit pélerinage, mais selon les
rites de Dieu et de Son Messager. »
Et
il apprit les prescriptions du petit pèlerinage.
Arrivé aux environs de la Mecque, Thumâma
commença à proclamer :
«
Je suis à Toi Seigneur. Je suis à
Toi ! Je suis à Toi, car Tu n'as pas
d'associé. Les louanges et les bienfaits
ainsi que la royauté T'appartiennent.
Tu n'as pas d'associé. »
Les
qurayshites s'enragèrent en entendant
de telles paroles. Ils sortirent avec la ferme
intention de châtier le téméraire
qui a osé prononcer de tels mots. Or,
en voyant Thumâma
monté sur sa
monture, ils s'arrêtèrent net.
À un insolent qui voulait le frapper
avec sa lance, on arrêta le bras en lui
disant : « Malheur à toi, c'est
Thumâma Ibn Athâl, le roi du Yamâma
! Si un tort lui est fait, son clan exercera
sur nous un embargo et nous fera mourir de faim.
»
Ayant
remis les épées à leurs
fourreaux, ils s'adressèrent à
Thumâma
en lui disant :
« Qu'as-tu,
ô Thumâma, tu as apostasié
ta religion et la religion de tes pères
? ! »
Il
répondit :
« Je n'ai fait que suivre
la meilleure des religions, la religion de Muhammad
.
»
Les qurayshites s'en allèrent
et le laissèrent de peur de subir les
conséquences d'un acte irréfléchi.
Notre illustre compagnon accomplira les rites
de son pèlerinage selon les préceptes
de l'islam puis retournera chez lui, purifié
et l'âme illuminée par la foi.
Thumâma
restera fidèle à
son serment d'allégeance et à
son engagement pour l'islam même après
la mort du Messager de Dieu , lorsque de nombreuses
tribus du Yamâma firent acte d'apostasie
et se regroupèrent autour de l'imposteur
Musaylima. En ces moments décisifs dans
l'histoire de l'islam, Thumâma
resta ferme
dans ses convictions, en s'opposant avec ceux
qui sont restés fidèles à
l'islam, à l'aventurisme de Musaylima
et de ses sbires. Il ne cessait de dire à
ses concitoyens :
« Ô Banû
Hanifa! Deux prophètes ne peuvent apparaître
en même temps et au même endroit
! Muhammad
est le dernier des prophètes
et nul prophète ne peut s'associer avec
lui. » 
Et il leur montrait la comparaison
et la nette différence entre les paroles
claires et miraculeuses du Saint Coran et les
élucubrations insensées de Musaylima
l'imposteur. Et lorsque la confrontation eut
lieu entre les partisans de Musaylima et les
musulmans, Thumâma Ibn Athâl
et
les siens rejoignirent ces derniers pour combattre
l'ennemi commun jusqu'à la victoire ou
le martyr.
Que
Dieu agrée Thumâma
et lui accorde
ses bienfaits éternels pour tout ce qu'il
a fait pour l'islam !

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